mardi 20 mars 2012

S21



Bonjour à tous !
Pour ceux qui suivent mon voyage à peu près en temps réel (et il y en a, je le sais), des infos : je suis à ce jour (20/03/2012) revenu en France. Eh oui… J’ai pris pas mal de retard au Cambodge pour mettre à jour le blog (peu de cyber-cafés, de mauvaises conditions matérielles, un faible débit…). Donc je vais finir ce blog… en France. Plus précisément au Café des Arts à Thouars, chez Michel et Yolande (grand merci à eux) . J’y ai fait mon QG Internet pendant mon passage en France ; j’ai en effet résilié mon abonnement Internet à la maison en décembre, puisque je repars en Juin pour un an. Mine de rien, l’économie réalisée me paie le billet d’avion pour les Zamériques.


Aujourd’hui, je vais aborder quelque chose de pas vraiment folichon (doux euphémisme !) : une visite que j’ai faite à Phnom Penh : Le Musée du Crime Génocidaire.

Késako, me direz vous ? ?

Rappel historique : d’Avril 1975 à Janvier 1979 les Khmers Rouges étaient au pouvoir au Cambodge.Leurs chefs: Pol Pot, Dutch...;  « Kampuchéa Démocratique » ils avaient alors appelé le pays. Démocratique : tu parles, Charles ! Ils avaient pendant cette période réquisitionné un lycée pour en faire un camp de torture. Appelé S21 ou TUOL SLENG. Environ 20000  personnes y sont passées, 7 en sont sorties vivantes. Ceux qui n’y mouraient pas des tortures étaient dirigés vers des camps d’extermination. Je vous passe les détails, les descriptions, les panneaux explicatifs, les témoignages… L’ Horreur indicible. Les gardiens et tortionnaires étaient des jeunes (genre 10/15 ans), embrigadés, qui rivalisaient d’imagination et de cruauté dans leur exercice.
Je parle de 20000 personnes à S21, mais ce sont en tout presque 2 millions de personnes qui ont été tuées pendant cette période. Pour info, le Cambodge compte environ 14 millions d’habitants.


 Les barbelés ont été posés pour empêcher les détenus de se suicider en sautant:


Les cellules,construites dans les salles de classe du lycée; 0,8m/2m:


Je ne savais pas si j’allais aller visiter ce lieu. J’y suis finalement allé car son existence correspond pour les cambodgiens à une sorte de « devoir de mémoire ». Il ne faut pas oublier, ni sous-estimer, ne serait-ce que pour peut-être éviter que ça se reproduise, ici ou ailleurs. C’est aussi pourquoi j’en parle (succinctement) dans ce blog. Et je vous conseille aussi d’aller voir sur Internet qui étaient ces Khmers Rouges, leurs exactions, leur barbarie, leur folie….. On a beau savoir que ça existe, quand on est sur les lieux où ça s’est passé, on a du mal à croire que l’être Humain ( ? ?) puisse être capable de ça…




mardi 6 mars 2012

Cambodge

.Bon, j avais dit que je parlerai du racket a la frontière, va falloir que je le fasse, au lieu de pousser mes coups de gueule à propos de la circulation. Mais au sujet du racket aussi y aurait de quoi rouspéter ferme...

Donc tu quittes le Laos; on doit te tamponner ton passeport. C'est gratuit. Ben non: les douaniers prennent un pourliche de 1 dollar. Cela ne représente pas beaucoup pour le touriste moyen (à peine un euro), mais pas mal pour ici, surtout en fin de journée quand des centaines de voyageurs y sont allés de leur obole. Et encore, ils avaient attaqué la journée en essayant de piquer 8 dollars a chacun! Comme les premiers se sont rebellés, ils sont passés a 1. Un de trop dirai-je...
Bon, tu traverses ensuite le no mans land entre les 2 pays; Tu dois remplir un papier (nom, prénom, et tout le kit). Là, c est au tour des douaniers cambodgiens de te barboter 1 dollar pour le dit papier. Puis tu fais viser ton passeport à un autre guichet, et rebelotte (1 ou 2 dollars selon la tête de l'étranger). Et si tu refuses: on ne te laisse pas rentrer dans le pays. J'ai vu une femme se faire refouler, devoir repasser par la case Départ, et finalement payer. Je pensais, une fois revenu en France,  faire un courrier de protestation aux ambassades du Laos et du Cambodge, mais j ai tellement lu sur la corruption dans ces pays (surtout le Cambodge) que je pense maintenant que ce serait comme uriner dans un accordéon. Mais bon, c'est énervant d'être pris en otage comme ça par des forces de l'ordre et d'être obligé de plier.

Bref., passons... L'itinéraire: En gros plein Sud toujours, jusqu'à la mer, où là, ça s'inverse pour plein Nord. Y a de la logique là dedans, non??
Samaki; première nuit au Cambodge, hébergé chez l'habitant. Sympa, belle entrée en matière. Puis Kratie, Kompong Cham, Phnom Penh, Kep sur Mer, Kampot. Là, on remonte: Kompong Speu, Oudong, Kompong Chhnang, Pursat, Battambang.

Je donnerai un peu des détails avec les photos. Ce que je retiens de tout ca, apres genre 1600 km, et à part la circulation et ses règles sur lesquelles je ne reviendrai pas  :-)   le Cambodge est GLOBALEMENT plat, aussi plat qu'un plat (air connu, Dick Annegarn). Globalement ,pour les endroits où je suis passé, car il y a quelques reliefs, dans le Sud Ouest et dans le Nord Est. Routes et paysages assez monotones dans l' ensemble. SAUF:
- quand on longe le Mékong qui est TRES BEAU
- quand les rizieres omniprésentes sont vertes (mais ce n'est pas le cas en ce moment où tout est bien sec.
- quand on arrive a s'éloigner des grandes routes, mais ce n'est pas facile. J'esplik: si tu veux vraiment parcourir tout le pays, il y a peu ou pas de routes secondaires rejoignant les grandes villes. Donc tu es obligé de prendre les nationales. Par contre, quand tu visites un coin (par exemple plusieurs nuits dans la même ville, et le jour tu te fais une virée qui te ramène à ton hotel le soir), il y a pas mal de pistes qui traversent la campagne, et la c'est beau, bucolique, et rural à souhait. Pas de goudron, donc de la poussière et des nids de poule (grosses poules), mais plein de belles scènes des champs, de vie de village, de sortie d'école... Pour moi c'est ça qui fait le charme du Cambodge. Et comme au Laos, toujours les gamins qui te saluent des centaines de fois par jour, de toute la puissance de leur voix: HELLOOOO!!! Le regret: c'est en langage international, non en Khmer.

LES PHOTOS:

Ma première borne (influence française encore):


Ma première moto avec remorque. C'est impressionnant de voir la petitesse des moteurs (entre 100 et 150 cm3) et la taille des remorques (qui  évidemment sont rarement vides).


Détail de l'attelage. Pour les zamateurs, regardez aussi le rayonnage de la roue arrière, et les ressorts. Et essayez d'évaluer le poids  de la remorque. J ai voulu en soulever une vide un jour, pour voir. Elle n'a pas bougé!


Mon premier sourire:


Mon premier repas. Du riz, toujours ici accompagné d'un léger thé vert:


Le premier panneau qui m'a fait sourire. 57 km, soit 3 heures de vélo. Faut pas avoir besoin d'un renseignement urgent!! Les traces de chaleur: on était dans une région où ils pratiquent la culture sur brûlis. Un peu triste comme paysages, surtout quand ça dure plus de 100 km. Il ne reste que les arbres, tout le reste est grillé.On le devine sous le panneau:


 Mon premier cavalier:


Ma premiere soirée chez l'habitant, autour d'un dessin collectif. Bien sympa:


Coin cuisine classique (au bois, ou au charbon de bois); Le gaz coûte cher.


Ma première gendarmerie:



Mes premières maisons flottantes sur le Tonlé Sap:


Exemple de chargement (volumineux mais encore relativement léger):


Moto-taxi; il y en a avec le double de banquettes:


Chargement lourd: caisses de bouteilles de biere:


Autre moto-taxi; j y ai vu plus de 30 personnes entassées, avec bagages, donc pas loin de 2 TONNES!! Derrière une 125!


Il y avait longtemps: le Mékong. Ici vers Kratie. J'ai eu la chance qu'il y ait une piste qui le longeait un long moment. Superbe, pour le fleuve et l'ambiance des villages traversés:


Un quartier traditionnel de Kratie, les bâtiments neufs en arrière-plan:


Maison "coloniale" à Kratie:


La grande mode ici au Cambodge, c'est le pyjama pour se promener dans la rue (pour les femmes).Porté comme le jogging chez nous. Y en a de toutes les couleurs, dont plein avec des motifs genre Mickey:


No comment:


Partie d'un village flottant:


Village au bord du Mékong:


A Kompong Cham, à la saison sèche, il y a ce pont de bambou (800 m de long quand même, sur lequel passent aussi des autos), qui relie la ville à l'ile de Kho Paen. Bel ouvrage. Et l' île elle même est de toute beauté, avec une belle ambiance sereine (pas d'autos, très peu de motos.Des vélos, des carrioles à cheval, à boeufs).Pêche et agriculture.


Marchand ambulant:


Une église, à laquelle l'architecte ne savait quel style donner:


SUITE dans un prochain article.....

samedi 3 mars 2012

coup de gueule!!!!

Presque 2 semaines que je roule au Cambodge; 8 Mois en tout en Asie du Sud Est, 12000Km cumulés.... Et là, comme ça, aujourd'hui, je m' énerve. En effet, pour la première fois je ne me sens pas en sécurité. Je ne comprends pas les règles du jeu de la circulation ici. C'est n'importe quoi (en apparence au moins). Ce qui n'est pas de l'apparence, c'est la façon dont constamment (ou presque) votre vie est mise en danger par les mecs (presque pas de femmes conduisent ici, sauf les scooters) au volant (4X4, camions, bus, bagnoles, motos, etc...).

J'aurai des dizaines d'exemples à donner. Quelques uns au hasard;
-Une route de taille moyenne; une grande ligne droite; une moto qui vient en face de vous. Une bagnole qui la double malgré votre arrivée en sens inverse; et vous avez remarqué dans votre rétro qu'un poids lourd vous suit de près. Et bien sûr il se met à vous doubler. Il ne vous reste qu'à dégager sur l'accotement. Sauf qu'entre le dit accotement et l'asphalte il y a un dénivelé de 15 cm, que votre vélo a 25 kgs de bagages, que vous roulez à 25km/h, que 2 cyclistes (dont un au téléphone)  viennent à contre-sens sur votre bas-coté, et que peut-être une moto est en train de vous doubler par la droite.

-un pont étroit. Vous êtes engagé dessus. Une voiture en face a laissé passer un fourgon qui vous précédait. Il ne vous reste que quelques mètres à faire pour quitter le pont. Et là, surprise, la voiture démarre, vous coincant contre la rambarde et vous obligeant a vous arreter...

- les carrefours en moto: en France, quand on veut tourner à gauche, on s'avance au milieu du carrefour, et on tourne en se mettant dans sa file (celle de droite). Ici, on tourne de suite, en se mettant sur la partie gauche de la rue dans laquelle on tourne, DONC A CONTRE SENS. Et on roule comme ça jusqu'a ce qu' on puisse, en traversant les 2 ou 4 voies, se mettre à droite. Du coup quand il y a bien de la circulation, on peut rester à rouler du mauvais côté un moment.Y a de la logique, sauf que c'est pas la même que chez nous, et que au début c'est déroutant.

Etc, etc.... Sinon, pas au volant, les Cambodgiens sont adorables.... Et au volant n'ont pas l'air de comprendre mes grands gestes réprobateurs. Et ils ont peut-être raison??

Voilà, c'est tout... Peut-être que ça va m'avoir défoulé??

En fait la nuit je dors, j'oublie,et le matin mes premiers tours de roue me ramènent vite à la réalité.... Et ces maudits klaxons sans arrêt.... Pour prévenir, mais aussi pour dire:  "tasse toi, j'arrive et c'est moi qui passe".

Que dire aussi des véhicules en contre-sens, ou sans lumière, pas de rétros, pas de clignotant...Et aussi pas mal de voitures et camions ont le volant à droite (probablement des importations de Thaïlande) ce qui, dans un pays où on roule à droite, ne facilite pas les choses, pour doubler par exemple..

Ecrit le 25/02/2012, après une journée de 95 km sur une route importante et très passante...

Depuis que j'ai mis ce fanion, les autres me doublent d'un peu plus loin:


Rajoutis du  3 Mars: après pas mal de Km, je commence à comprendre comment ça marche. En fait c'est normal ici quand un gros arrive que le petit se tasse. Mais pas toujours. Enfin presque. Quoique...

Et en ville où il y a des feux tricolores, il y a un minuteur affiché à côté. 2 en fait: un vert qui vous dit combien de secondes il vous reste pour passer, et un rouge qui (quand vous êtes à l'arret) vous dit combien de secondes il vous reste à attendre. Comment ça se passe? Je vous le donne Emile: tu continues à passer au moins 3 secondes après que t'as plus le droit, et les autres démarrent au moins 3 secondes avant leur tour...Pagaille garantie au milieu.

Ah oui, il y a aussi des panneaux STOP, sens interdit, et des lignes jaunes continues, mais j'ai toujours pas trouvé à quoi ça servait.
Pour finir: c'est le pays d'Asie du Sud Est où j ai vu le plus d'Auto-Ecoles. Une par grosse ville. Cherchez l' erreur. Un couple d Australiens vivant ici m'a dit que peu de gens avaient le permis. Peu de temps avant, ils avaient pris un bus sur 50 km. Le chauffeur a été controlé 3 fois. L'australienne qui parle Khmer a compris que le chauffeur n'avait pas de permis. A chaque fois il a donné 2 dollars au flic. Et roulez jeunesse. Un jeune cambodgien prof d'anglais me l'a confirmé, m'expliquant que c'était normal car son pays était en voie de développement.
Et je ne suis pas  que mauvaise langue (malheureusement): lorsqu'il y a un accident, les policiers tracent par terre à la bombe l'emplacement des véhicules, et des corps; tous les jours (100km environ) je vois ces tristes marques au moins une fois , souvent 2 ou 3.